Même si l’on n’est pas veneur, même si la vénerie nous paraît un monde assez lointain, il faut lire d’urgence les mots de Pierre de Roüalle, président de la Société de vènerie, publiés dans la revue Vènerie de juin dernier. Car, à bien des égards, les remarques qu’il adresse aux veneurs sur les règles de bonne conduite (« quelques rappels à l’ordre pour le bien-vivre ensemble ») pourraient s’appliquer dans sa grande majorité à l’ensemble des chasseurs de France. On peut citer pêle-mêle, la question des chasses en enclos en dehors de la saison (« ce n’est pas glorieux », car « la nature a ses cycles » ; « qu’est-ce qui justifie une telle boulimie ? Certes la loi le leur permet mais certainement pas l’honneur, l’éthique, ni la connaissance de la nature »). Autre question soulevée : le tableau ; « faire du score un objet de fierté, c’est déplacé » ; et d’expliquer avec justesse que « le score ne reflète pas toujours la vérité, dans certains cas il est même suspect, comment pourrait-on se satisfaire d’une prise volée au détour d’un buisson, d’une meute affûtée ne laissant aucune chance à l’animal malchanceux dans son retour ou de comportements dévoyés où la fin justifierait les moyens ? La vénerie mérite mieux que cela… » La chasse entière aussi pourrait-on ajouter. Autre remarque pleine de bon sens : « Être veneur et se comporter comme tel, c’est un devoir » : « son comportement, ses bonnes manières, sa courtoisie doivent en toutes circonstances être irréprochables… Nos tenues, le fouet, la meute et l’activité que nous exerçons ne laissent pas indifférents, aussi, affirme Pierre de Roüalle, nous devons redoubler d’attention pour donner une image positive et empathique », car « chaque veneur est un ambassadeur de la vénerie tout entière ». Il en est de même pour tous les chasseurs à tir, les fauconniers, les déterreurs… À lire, à relire et à méditer.